L’Association belge des professeurs de français (ABPF) a appris avec consternation la volonté du Ministre-Président de la FWB de supprimer le réseau des Agents de Liaison Académique et Culturelle (ALACs), véritable instrument de promotion de la langue et de la culture françaises de Belgique à l’international. L’annonce a été faite sans concertation préalable et sans aucune considération pour les personnes qui se sont engagées, parfois pendant de nombreuses années, et ce alors même que leur rôle avait été jugé indispensable lors d’une récente évaluation par l’administration.

Avec la suppression de ce réseau, la langue française ne sera plus considérée comme une instrument de promotion de notre Communauté.

Ces dernières années ont déjà vu un désinvestissement croissant de la FWB en matière de langue française à l’étanger : le réseau des lecteurs et lectrices en langue a été réduit pour des raisons budgétaires à une petite douzaine d’ALACs. Les lecteur·trice·s permettaient pourtant, par leurs contacts directs avec les universités étrangères, de former des formateurs et des étudiants, de les ouvrir à la culture française de Belgique. La balance linguistique et culturelle était plus que positive : la FWB tirait parti de son investissement en profitant d’un rayonnement important. Elle prenait ses missions au sérieux et assumait ses responsabilités. Rappelons que l’UNESCO a annoncé depuis longtemps qu’à l’horizon 2020, il allait manquer 180 000 enseignants de FLE dans le monde.

Dans un monde où le développement des sphères linguistiques concurrentes est un enjeu majeur dans les rapports de forces économiques, les responsables politiques espagnols ou allemands ont de leur côté décidé de renforcer leur présence pédagogique à l’international. La FWB, elle, préfère faillir à ses missions en matière d’enseignement du FLE en supprimant le réseau des ALACs.

L’ABPF dénonce cette suppression et demande urgemment au Ministre-Président de la FWB de revoir cette décision.